Journal du bord du festival berlinois depuis 2008

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jeudi 21 février 2008

Clap, dernière

Bon voilà c'était éphémère et intense (du moins pour nous) mais c'est fini. Berlinale Off se termine avec le Festival 2008. Malgré un palmarès étrange, on restera sur la bonne note de la dernière journée. Le Gondry, bien sûr (Be kind Rewind), génial pied de nez à l'industrie lourde du cinéma et à la tendance nombrilo-psycho-dépressive de cette sélection berlinoise. Gondry y renoue les racines de l'excitation cinématographique, l'imagination, la débrouille. Un hommage à tous les cinémas (de Ghost Busters à 2001 l'Odysée de l'espace) servi par un duo irrésistible Jack Black/Mos Def. Courez-y!!!
Ca c'était pour le réveil, dimanche matin. La dernière séance, nous l'avons passée en compagnie de Poppy, le personnage central du dernier film de Mike Leigh, "Happy go Lucky". C'était un des chouchous de la critique ici, l'actrice a eu le prix d'interprétation d'ailleurs. Elle rit Poppy, tout le temps, elle porte des jupes très courtes aussi et des collants rose fluo avec des grosse boucles d'oreille assorties. De l'Anglaise pur jus. Elle est la couleur, le rire, la joie, la bonne humeur, l'optimisme. Il ne se passe pas grand chose dans ce film. Poppy se contente d'être ce qu'elle est, cette boule de "joyeuseté" nerveuse que rien ne semble dévier de son chemin vers la joie. Si ce n'est parfois ces regards un peu perdus, ces sourires qui laissent place au rire (très agaçant au final). C'est drôle, sensible, bien joué. Moi je me suis aussi un peu ennuyée et la Poppy m'a pas mal porté sur le système. Mais Mike Leigh a eu le flair de choisir l'option "optimisme" quand ses petits camarades de la compétition nous entraînaient plutôt bien bas dans la noirceur du monde.
On en a d'ailleurs oublié quelques uns dans nos chroniques, Caos calmo, le film italien de la compétition, avec Moretti dans le rôle principal. Assez anecdotique mais Moretti est grand dans son rôle de quinqua powerful prenant du recul sur les bancs d'un square. Paraît même que le clergé catholique italien s'est offusqué de la scène de la levrette avec la Ferrari…
Rien non plus sur Feuerherz, un film, italien aussi, sur l'enrôlement des gamins dans les mouvements de guérilla en Erythrée. C'est un peu fade, sans grande consistance, malgré le personnage central de la petite fille qui étonnament aide à dédramatiser le sujet. C'était plutôt bien vu de la part du réalisateur, mais du coup le film perd toute sa substance.
Et puis il y a eu tous les films de la Rétrospective, notamment cette Voie Lactée de Bunuel, manifeste anti-catholique aussi absurde que provocateur. Et c'est là qu'on se dit que depuis (fin des années 70), le monde a bien régressé sur la question.
Ah et j'allais oublier, mon petit chouchou du festival : Heavy Metal in Bagdad. Pas eu le temps de le chroniquer sur le blog mais un article est passé sur rue 89 :
http://www.rue89.com/2008/02/13/avoir-20-ans-a-bagdad-et-jouer-du-heavy-metal

Bilan : une trentaine de films en dix jours, un paquet de kilomètres à vélo, tôt le matin, tard le soir, une overdose de Potsdamer Platz (on a droit de ne plus y mettre les pieds pendant un an) et du générique ringard de la Berlinale (il paraît que c'est le même tous les ans…), une visite de Berlin par ses salles de cinéma, une capacité à jongler entre les langues étrangères, les sous-titres en allemand et la voix de la traductrice simultanée, un frigo vide et un appart à l'abandon…
Mais toujours pas de Kino-répulsion.
Il paraît que le dernier Sean Penn est immanquable…
Bis bald.
Steffi

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