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jeudi 14 février 2008

Lady Jane

La mer est là, l'Estaque aussi, Marseille, Ascaride, Daroussin, Meylan… oui, oui, tout y est. C'est bien un Guédiguian, avec l'accent et tout et tout. Manque l'essentiel, un sujet. Jamais rien vu d'aussi mauvais signé sous le soleil marseillais (d'accord j'ai pas vu un seul Taxi…). Il paraît que Guédiguian a fait un polar "parce qu'il n'avait plus rien à dire". Et ben c'est ça, il n'a rien à dire.
Y'a bien cette histoire de vieux malfrats (de gauche, attention, ça redistribuait des fourrures aux vieilles prostituées marseillaises) qui se retrouvent lorsque le fils d'une ancienne de la bande est kidnappé. Mais Dieu que Guédiguian la raconte mal. Pas moyen d'accrocher aux personnages, pas moyen de croire deux secondes en ce scénario mal fagoté. Les acteurs n'y croient pas plus. Guédiguian leur fourre dans la bouche des mots qui sonnent faux. Il répète jusqu'à écoeurement les scènes violentes, sans que cela prête à sens. C'est gris et déprimant. Comme si toute la bande de l'Estaque avait vieilli et ne s'en remettait pas. Je me dis qu'en bas, dans les rangs des privilégiés du berlinale Palast, en regardant ça, l'équipe du film doit bien se rendre compte que c'est raté. "J'ai toujours fait des films liés à mon sentiment du moment, à des considérations personnelles, politiques, je suis toujours parti de la morale d'un film, du sens qu'il devait avoir… Mais là je suis très désespéré, de manière provisoire, le capitalisme a gagné les esprit, la volonté de changer réellement le monde, la structure de propriété des richesses, a disparu. Il n'y a plus de logique collective". Le cinéma de Guédiguian, en victime colatérale du sarkozysme. Il manquait plus que ça…

Stéphanie

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