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lundi 18 février 2008

Be Kind, Rewind ( Soyez sympas, rembobinez ) - Gondry, Mos Def, Jack Black...

... Qui l'eut cru ? Que nous prépare-t-on pour ce film de clôture du festival ? Le rédacteur du catalogue de la 58ème Berlinale était probablement sous acide lorsqu'il a écrit la note sur ce film : cela paraît extravagant, sans queue ni tête, burlesque jusqu'au délire… Etant fan de Mos Def, et l'ayant vu faire le clown –en tant que musicien- dans le dernier excellent documentaire de Michel Gondry "Dave Chappelle's Block Party", et faire ça mieux que Mr Bean, Eddy Murphy et Jerry le "Rôminet" réunis (visez les références !), je me suis précipité voir ce film, en me disant qu'après avoir énormément réfléchi et m'être démesurément remis en question en visionnant 24 des films de cette Berlinale à la sauce "je me regarde le nombril, que c'est dur de vivre, comment trouver sa place dans l'identité profonde de mon Moi singulier par rapport à cette société violente", j'allais ENFIN rigoler.
Et je fus servi.
Mike (Mos def) est employé d'un vidéo-club, Jerry (Jack Black) est fou, mais il est aussi mécanicien. Un jour le patron de Mike lui laisse le magasin à gérer en le priant de se défier de Jerry (encore une nouvelle phrase culte : "Keep Jerry out !" après le "I drink your milkshake" dans There will be blood ). Mike n'obéit pas et pour une raison que je ne dévoilerai pas, toutes les cassettes du vidéo-club se retrouvent effacées. C'est alors que Mike décide de tourner tous les films en Remake, avec une vieille caméra VHS et les moyens de leur imagination.
Il est certain qu'il y a des années que Gondry a imaginé ce scénario, et qu'il n'a pas vu un seul navet américain sans imaginer et noter comment en faire le remake avec trois bouts de ficelle, et des kilos d'humour. C'est une masse d'idées hilarantes rare dans un seul film. Sur les scènes de tournage des films de Mike et Jerry (à voir sur le site officiel de Be Kind Rewind) souffle un vent d'amour du cinéma en tant qu'art populaire, "du producteur au consommateur", où ce qui importe est finalement plus l'imagination et la créativité que la réalité et le sempiternel "respect du spectateur". C'est vraiment un pied de nez à ce genre de cinéma qu'on a vu pendant 10 jours, souvent avec plaisir toutefois, mais qui ne saurait être représentatif de ce que la majorité, y compris "éclairée", aime voir dans les films : autre chose que le seul miroir de nos vies.
Be kind, rewind n'est pas un chef d'œuvre, mais c'est un très bon film, divertissant, où l'on voit un acteur de films comiques américains moyens dans un très bon rôle (Black), et un type qui se révèle à la comédie, grâce à un réalisateur qui ne lui colle pas l'étiquette préconçue de rappeur "bankable", et que l'on reverra, Mos Def. Un film vraiment bien "sweded" (pour comprendre, allez le voir !).
Rafael

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