Journal du bord du festival berlinois depuis 2008

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mercredi 13 février 2008

Man Jeuk ( Sparrow ) by Johnnie To

Bam bam beng beng un nouveau Johnnie To. Bang taka-taka-taka bang. Enfin, il y a au moins deux mois qu'il n' en avait pas sorti un… bang bang taka-taka-taka. On va revoir des triades s'égorger avec des danseurs à la place des acteurs… De la balle ! Je suis fan. Prrreeenng ! Paf !
Et non, stupeur, si t'es venu écouter la musique des coups de feu, c'est mort.

The Sparrow s'ouvre sur un genre de Fred Astaire en costard qui sautille, insouciant, sur un vélo. J'ai un doute… Mais non, il y a la danse des corps, il y a Hong Kong, je ne me suis pas planté de salle. De toute façon, il n'y en a qu'une. Mais son costard n'est même pas noir !!!
Cette fois-ci, Johnnie To s'est calmé. Pas de morts, juste quelques blessés, légers. Une bande de pickpockets (moineaux dans l'argot des truands de Hong Kong) virtuoses mais minables ont le malheur de tous se faire allumer par la belle Chun Lei (l'actrice taïwanaise Kelly Lin, qui était déjà dans Fulltime Killer, et que j'ai vu en vrai ! nananèreu).  Elle est la compagne de M. Fu, richissime homme d'affaire -ou truand, on a le doute tout au long du film, je pense que J. To l'a eu tout au long de sa vie, le doute, pas la fille- qui la séquestre en portant dans une amulette autour du cou la clé du coffre qui enferme son passeport. Elle ne l'aime pas et demande à la bande de délivrer la clé et de la sauver. Comme d'habitude chez To, le scénario est un peu incomréhensible, voire un peu nul… Mais la mise en scène est incroyable, la chorégraphie devrais-je dire. L'esthétique dandy 50's des gentlemen pickpockets la renforce dans son côté léger et tout, vraiment tout, je veux dire chaque plan, est très beau.
La nouveauté réside dans la musique de Xavier Jamaux, présent hier soir. Je ne connaissais pas ce jeune français, qui apparemment viendrait de la scène electro, mais compose là une musique hallucinante, mélange d'un jazz volontairement daté mais pas ringard, avec des instruments chinois : erhu et pipa volent sur un lit de Rhodes et de basses et de plein de trucs. Cette musique, assez indéfinissable tant elle est originale, pourrait bien rapporter à son film le prix de la musique (originalité bienvenue du festival berlinois).  Cependant Johnnie s'est un peu laissé bercer par le son et le film vire un peu au clip, ce qui nuit à certaines scènes qui pourraient avoir un peu plus d'intensité, malgré la faiblesse du scénario. Cela dit, des clips d'une heure et demie de cette qualité musicale et visuelle, on en redemande.
R.

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