Bon, on vous prévient, on va être beaucoup plus indulgents que la presse. Pas de pitié ce matin pour la Madonna. Du vrai lynchage, du genre "Il faut qu'elle arrête de faire des films" (titre du TAZ), "on dirait un clip de Cyndi Lauper", dixit Libé. Aussi, fallait pas s'exciter autant autour d'un premier film, dont on se doutait bien qu'il allait pas être un chef d'œuvre. Pas dit que les critiques aient été aussi acerbes si le réalisateur avait été un inconnu...
"Filth and wisdom" (La fange et la sagesse), c'est une comédie gentillette dans le Londres d'aujourd'hui. Ça casse pas des briques mais on a vu bien pire. Au centre il y a le chanteur de Gogol Bordello, qui a de la voix et une gueule à être échappé d'un film de Kusturica. Il joue un immigré ukrainien qui tente de faire connaître son groupe… Gogol Bordello. En attendant la gloire il se plie aux désirs sado-maso de gentlemen propres sur eux. Et tant qu'à faire entraîne aussi ses deux jolies colocataires qui rament pour être à la hauteur de leurs ambitions (danseuse classique pour l'une, sauveuse de gens qui meurent de faim de préférence des enfants noirs, pour l'autre). Y'a du cuir, des menottes, des costumes d'écolières, des danseuses top less, des chorégraphies madoniennes. Ce qu'il faut de mauvais goût qui colle parfaitement au personnage d'Eugen Hütz. Mais on ne s'en plaint pas, ça fait du bien parfois des choix vulgos assumés. C'est drôle souvent (avec des blagues sur les noirs, les juifs, les femmes, bref tout ce qui fera bondir Télérama…), et ça finit en happy end un peu nunuche sur un live des Gogol. Tiens… rigoler, mauvais goût, gypsy punk, happy end. Rien de très en phase avec la sélection berlinoise dont la plupart des films nous donnent envie de pleurer ou d'aller nous coucher. Après Filth and Wisdom on irait plutôt se boire une bière (euh... deux) au Kopi. Madonna a annoncé à sa conf' de presse vouloir être un jour à la hauteur du génie de Fellini ou de Godard. et Max Pecas, non ??
Stéphanie
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