Journal du bord du festival berlinois depuis 2008

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vendredi 8 février 2008

L'eau à la bouche

Pour moi c'est une première. Jamais allé à Cannes, encore moins à Venise, même pas à La Rochelle, une fois à Pessac ! Qu'est-ce que c'est donc qu'un festival de cinoche ? Des limousines, des stars, des télés, des riches qui font la fête sous des déluges de champagne et des brouettes de cocaïne, dans des hôtels où je n'irai jamais, avec des gens à qui je ne parlerai pas vingt secondes.
En fait, non. Il y a sûrement un peu de ça, dans les backrooms de
la Potsdamer Platz ou les boîtes branchées de Mitte. J'entend Mick Jagger à la radio, une journaliste limite amoureuse qui commente dans un allemand sauce Riesling, c'est sûr les strass, ici, existent aussi. Mais pour nous c'est plutôt l'ambiance "festival de rock-stand saucisses" à éplucher un programme trop chargé, terrorisés par les Puissants : les types du Ticket Counter, comme Samuel, qui nous avoue, épuisé à peine une heure après l'ouverture : "Plus un taf de merde, tu meurs"; On dirait des hôtesses d'aéroport. Passport, please ? Bip, biiip, tût, tuuuut… Plus de code barres tu meurs aussi.
Mais on dirait qu'à condition de se lever tôt, on peut voir les films qu'on veut, alors ce serait indécent de se plaindre : du brand new et du film de légende. Un nouveau Johnnie To ( Man Jeuk ), un long film de P. T Anderson, There will be blood , ça promet, il est inspiré par un roman d'Upton Sinclair, et parle d'un self-made-man qui fit fortune dans le pétrole aux States au début du siècle. Et je le vois demain ! Pleins d'autres surprises suivront.
Pour ma part j'ai focalisé sur la rétrospective "Hommage to Francesco Rosi", qui recevra l'Ours d'or pour l'ensemble de son œuvre, que je ne connais pas encore mais qui m'excite déjà : polars politiques, mafieux, dans l'Italie qui faisait rêver, celle de Visconti ou de Dino Risi, spirituelle, politiquement enflammée, provocatrice plus que polémiste, internationaliste. De I Magliari, en 1958, où un jeune italien émigre à Hambourg dans le quartier populaire de St Pauli et y découvre la mafia… de son  pays, à la Tregua, un de ses derniers films (1997) qui raconte l'odyssée de Primo Levi de retour d'Auschwitz en passant par le –paraît-il- culte Il caso Mattei , palme d'or à Cannes 1972, véritable enquête policière qui secoua l'Italie silencieuse. J'espère que les Puissants me délivreront toutes les places nécessaires, je ne voudrais pas priver ce blog de mes impressions sur ces films qui selon la brochure officielle "ajoutent une dimension historique aux événements". Whaou. Pas y aller c'est gâcher.
Rafael

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