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lundi 9 février 2009

Darbareye Elly

Seulement deux films iraniens cette année, un dans la section "forum", et Darbareye Elly -About Elly- en compétition. C'est un peu dommage puisque l'année passée "The song of sparrow" avait eu un très bon accueil, et avait valu un ours d'argent à son acteur principal, et qu'à cette occasion beaucoup espéraient une présence renforcée des très productifs iraniens.

Cette fois-ci, point de performance d'acteur, ni même de très bon scénario. "About Elly" est plutôt une comédie dramatique, l'histoire d'une bandes de trentenaires de Téhéran en vacances "dans le Nord", sur la côte de la Caspienne.Sepide invite sa nouvelle amie Elly pour la "brancher" avec Ahmad, jeune divorcé revenu déçu d'Allemagne, totalement irrésistible avec sa barbe de trois jours et son regard noir. Tout foire quand Elly s'éclipse le deuxième jour, et s'ensuit un imbroglio avec des situations qui s'enchaînent très -trop- rapidement, un peu comme les sous-titres en allemand.
On s'approche un peu du cinéma indien : une réalisation techniquement irréprochable, de belles images, des acteurs et actrices un peu too much qui sont extrêmement beaux et belles, et méritent d'être des stars, du cabotinage en veux-tu en voilà (j'adore !), des scènes loufoques qui frôlent voire embrassent l'invraisemblance.
N'empêche que sans faire un film exotique destiné à montrer une image prémâchée de la société iranienne aux européens, Asghar Farhadi présente une génération moderne, aux émotions et préoccupations proches des nôtres. Il est saisissant de voir que ce film, esthétique et photographie mise à part, aurait pu être français, se dérouler en Normandie, où les personnages roulent en Peugeot neuve prêtée par le sponsor (ce qui d'ailleurs le cas !). Si on peut être scandalisé par les rapports hommes/femmes dans ce groupe, si on peut se désespérer de voir des adultes qui ressemblent à des ados, on ne l'est pas moins dans des comédies françaises comme "Camping" ou "Les Randonneurs", et c'est ce message qui est passé pour moi, occidental qui regarde ce film d'un oeil ultra-influencé par la propagande anti-islamiste encore plus présente en Allemagne qu'en France. Je ne sais pas cependant si c'est volontaire de la part de l'équipe du film, puisque je n'ai pas accès aux conférences de presse, moi.
Pas immanquable, pas inoubliable, pas désagréable.
Enfin ça c'est mon avis...
R.

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