Journal du bord du festival berlinois depuis 2008

°critiques°interviews°rencontres°ambiance°images°

samedi 20 février 2010

Les ours de bois

Parfois on se demande ce qui leur prend, aux "selectionneurs" des sections Panorama et Forum.
Je veux parler de trois films qui ne méritent même pas le statut parfois élogieux de navets. Des trucs qu'on materait à la télé sans faire exprès, à la mi-temps d'un match ou "en attendant les nouvelles sur la première", comme diraient nos vieux chez nous. Des films qui feraient des bides en maison de retraite : The Oath, Sunny Land et Open.
Râââhhh je savais qu'il fallait pas aller voir les documentaires américains, je le sais, je le sais, et je fais encore l'erreur. Quel débutant ! The Oath est le portrait d'un type pas commun, moitié gourou cheap, moitié ex-taulard frimeur, fou de dieu djihadiste yéménite, ex garde du corps d'Oussama Ben Laden himself, ouah trop classe, Abu Jandal. On le voit conduire son taxi dans les rues d'une ville du Yemen dont je ne sais même plus si on nous donne le nom, dommage, ça a l'air super beau, c'est l'unique intérêt du film. Puis donner des cours de guerre sainte à des ados qu'ont les yeux qui brillent, verser une larme en pensant à son "frère" (ou pote, on saura pas, les djihadistes sont tous des brothers), un des principaux prisonniers de Guantanamo, que lui-même avait enrolé dans Al Qaida, et qu'il a semble-t-il à moitié balancé, comme tous les conspirateurs du 11 septembre si on en croit ce docu, qui paraît faux du début à la fin. Si ce type est ce qu'il dit être, a fait ce qu'il prétend, s'en est sorti et vit tranquillou, c'est qu'AlQaida est vraiment une organisation de baba cools non violents. N'importe quel mafioso repenti y aurait déjà laissé son corps et toute sa famille. Bref, bidon, et la Laura Poitras (réalisatrice) elle gobe tout.
Sunny Land, c'est un autre genre : docu "essayistische-experimental" fait par des allemands avec comme thème principal, je crois, un Holiday Resort sud-africain qui s'appelle Sun City. Et alors, il paraîtrait aussi que ça a un rapport avec l'Apartheid, selon le programme. Personnellement j'ai rien pigé, mais alors rien du tout. D'ailleurs, au passage, ça leur écorcherait la pelloche de sous-titrer en allemand les films en anglais ? Nos deux documentaristes, brouillent les pistes en tournant des images récentes en super 8, mélangées à des images d'archives, des interviews de gens qu'on sait pas qui c'est... Mystère. J'en ai appris un peu plus en les écoutant parler de leur film après la projection : ils nous disent qui sont les interviewés, ce qu'est Sun City, toutes choses présentées comme évidentes, que si on connaît pas ça on est vraiment à côté de la plaque. Très prétentieux, et totalement vain.
Le meilleur pour la fin : Open. Je vais essayer de vous faire rigoler, ce sera déjà ça. Vous connaissez les films de M6, le dimanche soir, les soaps "baise-en-jean" ? Oui, j'en suis sûr.  Ben prenez-en un, coupez les scènes chaudes, gardez les dialogues, faites jouer la musique par un vieux pote hardos nostalgique de Vangelis, en lui faisant croire que vous tournez un docu animalier sous-marin sur la reproduction difficile des dauphins hermaphrodites. Vous avez tout, à part le casting. Alors là, idée géniale, faites jouer des transsexuels et autres pandrogynes (et non pandrogones, comme on peut lire sur le catalogue...), comme ça : CA PASSERA A LA BERLINALE !!! Pas con, suffisait d'y penser. Aucun intérêt, très peu d'interrogations sur le genre, à part ce Syd qui est en fait une fille transsexuelle gavée de testostérone, et qui tombe enceinte à la fin. Ach peinlich, comme a presque hurlé ma voisine au moins 10 fois pendant la projection.
Raf

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire