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mercredi 17 février 2010

Metropolis coûte que coûte

Les Berlinois ont bravé le froid Porte de Brandebourg pour redécouvrir Metropolis, dans sa version enfin ‘presque’ intégrale. Un moment fort de la 60e Berlinale, 83 ans après la première du chef d’œuvre de Fritz Lang.
Ils sont venus avec des thermos de thé, ou du glühwein. 20h, vendredi soir, Porte de Brandebourg, 2000 personnes attendent dans le froid et sous la neige la version longue de Metropolis, celle qui rend enfin compte de la vraie version de Fritz Lang, projetée une seule fois en Allemagne, le soir de la Première en juin 1927. Parmi eux des touristes, des cinéphiles, des visiteurs de la Berlinale mais surtout des Berlinois qui n’auraient raté sous aucun prétexte cette projection inédite. Ils auraient pourtant pu la regarder au chaud, chez eux, devant Arte qui retransmettait la soirée en direct.
A quelques centaines de mètres de là, d’autres plus chanceux - et nous! - garnissent les rangées du Friedrichstadt Palast, parmi lesquels Leonardo Di Caprio et sa mère. - si j'avais su j'aurais mieux scruter les rangs des huiles. Ces 2000 là se fichent bien que les discours introductifs et les courts métrages d’anniversaire repoussent de presque une heure le lancement du film.
Cela faisait 83 ans que l’Allemagne n’avait pas vu cette version. Tout est arrivé en 2008 avec la découverte d’une copie 16mm très abimée dans des archives argentines. Les chercheurs se rendent compte qu’il s’agit d’une copie très proche de l’original, un montage d’avant les coupes drastiques opérées par la Paramount et la UFA pour rendre le film plus populaire. La première en juin 2007 avait été un bide, le budget de 5 millions de marks le plus cher de l’histoire du cinéma muet. Le film est ramené à 1h30. Fritz Lang quand on l’interrogeait sur Metropolis répondait :"Comment voulez-vous que je vous parle d'un film qui n'existe plus ?".
Et voilà qu’il existe à nouveau dans le Berlin de 2010. Sur l’écran du Fridrichstadt Palast les premières images des travailleurs esclaves dans les entrailles de Metropolis, vision futuriste de nos villes, donnent d’emblée le ton dénonciateur du film. Armées réduites à travailler dans l’enfer des machines, à vivre dans des citée souterraines et inhumaines pendant que tout là-haut, les gratte-ciel et la Tour de Babel hébergent les privilégiés. L’orchestre Rundfunk symphonique de Berlin, dirigé par Frank Stoebbel, se lance dans la partition originale de Gottfried Gottfried Huppertz. C’est la première fois qu’ils jouent les morceaux manquants.
2h30 plus tard la salle du Friedrichstadt Palast est debout, saluant la prestation intense de l’orchestre et la nouvelle dimension du film. Les images découvertes, abîmées et repérables à leurs stries noires, permettent de donner chair à une intrigue, d’étoffer les parcours des personnages, et d’en découvrir de nouveaux tel cet homme de main au regard glaçant ou l’histoire de la rivalité amoureuse entre le patron Johann Fredersen et le savant Rotwang. Cette version rallongée humanise la fresque futuriste. Au bout des 2h30, 150 personnes étaient encore à la Porte de Brandebourg. 3h debout, dans le froid, à s’accrocher à des images inédites.Ils sont venus avec des thermos de thé, ou du glühwein. 20h, vendredi soir, Porte de Brandebourg, 2000 personnes attendent dans le froid et sous la neige la version longue de Metropolis, celle qui rend enfin compte de la vraie version de Fritz Lang, projetée une seule fois en Allemagne, le soir de la Première en juin 1927. Parmi eux des touristes, des cinéphiles, des visiteurs de la Berlinale mais surtout des Berlinois qui n’auraient raté sous aucun prétexte cette projection inédite. Ils auraient pourtant pu la regarder au chaud, chez eux, devant Arte qui retransmettait la soirée en direct.
Parmi les spectateurs, Leonardo di Caprio
A quelques centaines de mètres de là, d’autres plus chanceux garnissent les rangées du Friedrichstadt Palast, parmi lesquels Leonardo Di Caprio et sa mère. Ces 2000 là se fichent bien que les discours introductifs et les courts métrages d’anniversaire repoussent de presque une heure le lancement du film.
Cela faisait 83 ans que l’Allemagne n’avait pas vu cette version là. Tout est arrivé en 2008 avec la découverte d’une copie 16mm très abimée dans des archives argentines. Les chercheurs se rendent compte qu’il s’agit d’une copie très proche de l’original, un montage d’avant les coupes drastiques opérées par la Paramount et la UFA pour rendre le film plus populaire. La première en juin 2007 avait été un bide, le budget de 5 millions de marks le plus cher de l’histoire du cinéma muet. Le film est ramené à 1h30. Fritz Lang quand on l’interrogeait sur Metropolis répondait :"Comment voulez-vous que je vous parle d'un film qui n'existe plus ?".
Et voilà qu’il existe à nouveau dans le Berlin de 2010. Sur l’écran du Fridrichstadt Palast les premières images des travailleurs esclaves dans les entrailles de Metropolis, vision futuriste de nos villes, donnent d’emblée le ton dénonciateur du film. Armées réduites à travailler dans l’enfer des machines, à vivre dans des citée souterraines et inhumaines pendant que tout là-haut, les gratte-ciel et la Tour de Babel hébergent les privilégiés. L’orchestre Rundfunk symphonique de Berlin, dirigé par Frank Stoebbel, se lance dans la partition originale de Gottfried Gottfried Huppertz. C’est la première fois qu’ils jouent les morceaux manquants.
La fresque s’humanise
2h30 plus tard la salle du Friedrichstadt Palast est debout, saluant la prestation intense de l’orchestre et la nouvelle dimension du film.Les images découvertes, abîmées et repérables à leurs stries noires, permettent de donner chair à une intrigue, d’étoffer les parcours des personnages, et d’en découvrir de nouveaux tel cet homme de main au regard glaçant ou l’histoire de la rivalité amoureuse entre le patron Johann Fredersen et le savant Rotwang. Cette version rallongée humanise la fresque futuriste. Au bout des 2h30, 150 personnes étaient encore à la Porte de Brandebourg. 3h debout, dans le froid, à s’accrocher à des images inédites. Par goût du cinéma, ou du moment historique.

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