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dimanche 13 février 2011

Journée 3D "Faut encore ce mettre ce truc sur le nez"

Ce matin c'était la journée 3D de la Berlinale. Grande première dans l'histoire du festival. En rentrant dans le Berlinale Palast tout le monde recevait ses lunettes, un modèle un peu différent de celles que j'ai eues la semaine dernière au Cinestar pour le dernier Gondry. Même le trailer agaçant a été revu pour la 3D, les paillettes de l'ours semblent nous tomber dessus. A la deuxième projection mes voisins plus âgés se montrent moins enthousiastes "ça y est faut se remettre ça sur le nez, tout à l'heure elles m'ont littéralement scié les oreilles". J'approuve. J'ai  moi-même passé mon temps à les enlever pendant le très ennuyeux dessin animé de Michel Ocelot, Les contes de la nuit.
Je vois pas très bien en quoi la 3D sert son dessin ultra classique de silhouettes découpées et sa narration un peu vieillotte.  Il s'est pas bien creusé la tête le père de Kirikou. Pour faire passer la pilule de six courtes histoires, ou plutôt contes du monde entier, il les relie péniblement par l'entremise d'une sorte de metteur en scène dessinateur "maître", lui (?) aidé par deux jeunes enfants qui façonnent costumes et décors et jouent tous les rôles. Chaque nuit ils se retrouvent dans une vieille salle de cinéma et inventent une nouvelle histoire. Du genre : "je voudrais jouer un loup", et hop un conte sur le loup garou, ou plus tard "et si on allait au Tibet" et hop un conte asiatique. Le procédé des personnages en ombre noire sur des décors très colorés, pourrait justifier de l'emploi de la 3D qui donne de la profondeur au décor. Mais finalement on oublie vite. Les dessins sont méticuleux, certaines scènes assez magiques mais ces histoires "couleurs du monde" restent trop lisses.  Et que dire des voix, théâtrales, sans vie. Je me suis ennuyée ferme. Derrière moi ça ronchonne "il n'a rien à faire là, fallait le mettre dans la sélection Generation, et encore, pour les moins de 14 ans". Stimmt. Et puis vient Pina de Wenders. On se remet les lunettes, mais là on comprend tout se suite pourquoi. "Le sacre du printemps" nous arrive en pleine poire, nous ne sommes plus spectateurs mais bien là au milieu de la scène avec les danseurs. C'est charnel, vivant, mouvant. Wim Wenders nous emmène enfin en territoires nouveaux. On en oublie presque ces satanées lunettes.

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